« NOUS ESSAYONS D’ÊTRE TOUJOURS EN ACCORD AVEC NOTRE LIGNE DE CONDUITE : ÊTRE ACCESSIBLE »
Fondée en 2012, la marque française a réussi le pari de s’ancrer dans le paysage horloger en se forgeant une identité unique. Brice Jaunet son fondateur détaille les spécificités de BRISTON, évoque la situation actuelle de son entreprise et les nouveautés à venir.
Par Dan DIACONU
Le Bijoutier International Mag. – N° 883
Le Bijoutier International : Qu’est-ce qui a motivé la création de Briston ?
Brice Jaunet : J’ai fait l’ensemble de ma carrière dans différents groupes horlogers tels que Cartier, Baume & Mercier, Raymond Weil. Mon dernier poste a été chez Zenith en France. La crise des subprimes a déclenché une importante restructuration. La moitié des effectifs ont été supprimés. Ayant toujours eu la fibre entrepreneuriale, je suis alors parti en quête d’une belle endormie dans le secteur de l’artisanat et du luxe. Au bout de deux ans, je découvre la filière de la lunetterie française. Implantée dans le Jura français, celle-ci possède une réputation mondiale aussi renommée que l’horlogerie suisse. Une société m’intéresse, mais à un mois de son rachat, il s’avère que les résultats de l’audit effectué ne correspondent pas aux chiffres de la comptabilité fournis. Je décide de ne pas tenter l’aventure. Sur la route de retour vers Paris, plein de questions m’envahissent, notamment sur l’usage de l’acétate de cellulose. À l’époque Ice-Watch marchait sur les plates-bandes de Swatch.
Cette entreprise belge a démontré qu’une alter native à la Suisse était possible. Pourquoi ne pas créer une marque française basée à Paris ? L’usage de cette matière utilisée en lunetterie permettrait de se distinguer, de créer une vraie différence. La première étincelle pour fonder Briston était née ici, avec l’ambition de proposer un prix public de vente équivalent à celui d’une monture de lunette premium, entre 300 et 400 euros. L’idée n’était pas et n’est toujours pas de faire du haut de gamme, mais de s’orienter vers une offre plus « mode », plus accessible, plus qualitative que celle en plastique avec niveau de finitions élevé.
Le Bijoutier International : Quelle est la situation de la marque aujourd’hui ?
Brice Jaunet : En 2024, notre catalogue se compose de 170 références, dont de nombreuses déclinaisons de couleur, pour environ 20 collections. Les modèles demeurent équipés de mouvements à quartz, majoritairement japonais, des Miyota ou des Seiko, parfois suisses. Les montres animées par des mouvements à remontage automatique représentent 25 % de nos ventes. Quel que soit le type de calibre, nous essayons d’être toujours en accord avec notre ligne de conduite : être accessible.
En 11 ans, nous avons vendu 550 000 montres. Le COVID a toutefois créé une réelle fracture au niveau de la distribution, notamment en Asie. Il y a un avant et un après. La zone a représenté jusqu’à 80 % de notre …
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La suite de l’interview avec Brice JAUNET