FORCE ET SINGULARITE

Innovant, le Tantale est devenu en très peu de temps une alternative aux métaux précieux traditionnels. Positionné sur l’alliance, l’Atelier du Tantale offre des propositions audacieuses à l’instar des grandes marques. Frédéric Manin, son fondateur, nous en dit plus sur ce métal qui est en passe de révolutionner la bijouterie contemporaine.

Le Bijoutier International : Comment a évolué l’Atelier du Tantale depuis sa création ?
Frédéric Manin : Depuis nos premiers essais en 2020 et le lancement officiel en septembre 2022, l’Atelier du Tantale a su convaincre près de 100 bijoutiers moyen-haut de gamme. Notre positionne ment n’a pas changé, nous continuons à nous focaliser sur le sur-mesure et les produits multi-métaux. Si bien qu’en 2025, notre développement s’accélère avec l’adoption de nos créations par des joailliers de renom tels que Rullière Bernard à Saint-Étienne, Raynal à Aix-en-Provence ou encore Boudol à Clermont-Ferrand. Nous sommes également en train de nous structurer. À ce titre, nous avons fait l’acquisition d’un logiciel de gestion commerciale afin d’absorber les commandes. Enfin, nous avons développé un site internet grand public qui explique l’histoire du Tantale, et appuyé notre présence sur les réseaux sociaux.

Le Bijoutier International : Quelle est la vision du marché sur vos produits ?
Frédéric Manin : Les bagues et alliances en tantale séduisent une clientèle en quête d’exclusivité, de raffinement et de personnalisation. Si nous devions initialement prospecter, aujourd’hui de plus en plus de bijoutiers nous sollicitent spontanément. La demande pour une offre complémentaire, la hausse des cours de l’or et des consommateurs toujours plus exigeants ont contribué à la reconnaissance du tantale par la profession, notamment grâce au soutien de Francéclat qui a présenté deux années de suite une de nos créations lors des expositions « Secrets de Bijoux ». Aujourd’hui, le Tantale n’est plus un produit de niche. Il représente même jusqu’à 30 % du chiffre d’affaires de certains de nos clients sur les ventes d’alliances.

Le Bijoutier International : Pouvez-vous nous en dire plus sur ce métal unique ?
Frédéric Manin : Pour tous nos bijoux, nous utilisons exclusivement le tantale dans sa forme pure (999/000èmes) et certifié non issu de conflits. Alors que l’extraction de certains métaux rares, comme le cobalt, suscite des controverses, nous veillons à assurer une traçabilité exemplaire. Sa couleur profonde, un gris basalte, le rend unique. Avec une densité supérieure à l’or 750 millièmes, un point de fusion à 3017 °C et une résistance exceptionnelle à la corrosion et aux acides, le Tantale biocompatible et anallergique, est une véritable alternative d’avenir.

Le Bijoutier International : Pourquoi avoir choisi un griffon comme emblème ?
Frédéric Manin : Le griffon, créature légendaire mi-aigle, mi-lion, est le gardien des trésors selon la mythologie grecque. Hérodote le décrivait vivant près des gisements d’or. Ce symbole puissant illustre par faitement notre démarche : allier la précision de nos techniques à la robustesse du tantale. S’il n’est pas officiellement un métal précieux, le travail du tantale est d’une grande complexité, nécessitant des outils spécifiques en tungstène. Les horlogers suisses comme Audemars Piguet, Patek Philippe et Hublot ont été les premiers à l’exploiter, leurs montres en tantale se vendant souvent plus cher que leurs équivalents en or. Nos bagues sont ainsi fabriquées sur commande par un atelier allemand, spécialiste du tantale, mobilisant jusqu’à cinq artisans par pièce.

Le Bijoutier International : Vous parliez de sur-mesure, qu’est-ce que cela implique ?
Frédéric Manin : Notre service sur-mesure offre la possibilité à nos clients de personnaliser leurs bijoux à l’extrême avec des largeurs allant de 1,8 à 12 mm, des tailles qui vont de 45 à 77 (avec de mi-tailles) et des finitions variées (poli, brossé, sablé, texturé…). Nous pouvons aussi combiner plusieurs finitions sur une même bague, et intégrer des filets
en or ou platine ou bien encore sertir des diamants
(rail, grain, carré, clos).

Le Bijoutier International : Quels sont vos projets de développement pour cette année ?
Frédéric Manin : Nous avons deux objectifs. Le premier est de faire la promotion du Tantale auprès du grand public, c’est pourquoi nous allons participer au …

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Par Caroline COIFFET, pour Le Bijoutier International Magazine – N° 888