NOUVELLE ÈRE POUR LE GROUPE YONI

Éditeur de logiciels métiers depuis plus d’une trentaine d’années, le Groupe Yoni, implanté sur sept sites en France, propose à destination de la filière HBJO des solutions réunies sous la marque Odeis. Rencontre avec Guillaume Mamy, chargé de missions stratégiques au sein du Groupe Yoni.

Par Caroline COIFFET

Le Bijoutier International : Étiez-vous destiné à prendre la relève de Philippe Mamy, qui a fondé le Groupe Yoni ?
Guillaume Mamy : Comme dans la plupart des PME, l’histoire est un peu écrite à l’avance. Toute fois, je ne suis pas seul dans cette nouvelle aventure professionnelle puisque mon frère jumeau a également rejoint l’entreprise familiale. Très tôt avec mon frère, nous avons décidé ensemble de prendre le relais de cette entreprise devenue familiale. J’ai aussi une sœur mais elle poursuit encore ses études. Notre objectif est d’inscrire le Groupe Yoni dans une continuité forte, en structurant un plan de transition dans le temps, mais aussi en insufflant une nouvelle énergie tournée vers l’innovation tout en préservant l’écoute du client.

Le Bijoutier International : Quel est votre parcours et comment avez-vous intégré le groupe ?
Guillaume Mamy : Je suis issu d’une école de commerce avec une spécialisation en finance. Après un premier parcours éducatif et professionnel à l’international notamment en Norvège, je suis rentré à Paris où j’ai repris des études, à l’ESCP, avant de poursuivre mon parcours dans les grands cabinets d’audit et de conseil financier. Cela m’a permis d’appréhender l’écosystème d’une entreprise et d’acquérir une vision à 360°. Après plusieurs appels du pied de mon père, j’ai rejoint en début d’année 2025 le Groupe Yoni en tant que chargé de missions stratégiques. C’est une fonction transverse qui me permet d’intervenir sur les différentes entités du groupe et sur tout type de sujets. Toute fois, ce que l’on sait moins, c’est que j’ai d’abord envisagé une carrière dans la bijouterie. J’y ai ainsi effectué un premier stage au sein de la Bijouterie Rodon, artisan bijoutier à Biarritz, ainsi qu’un passage chez Jomard, joaillier du groupe Dalloz, ce qui m’a permis de comprendre de l’intérieur les exigences de ce métier. Cette double culture — terrain HBJO et goût pour l’innovation — m’a naturellement conduit à me positionner sur les grands projets d’innovation d’Odeis au sein du Groupe.

Le Bijoutier International : Parlez-nous du Groupe Yoni, quelles ont été les grandes orientations qui ont été prises depuis sa création ?
Guillaume Mamy : Dès le début, le groupe a toujours été en mouvement et n’a cessé d’innover afin de répondre à un besoin, celui de proposer des solutions métier dédiées à chacun de ses clients. Axé dès le départ sur les marchés de niche, le groupe a su s’imposer sur différents domaines d’expertise.
En 2003, il crée son premier pôle de compétences dans le domaine de l’Horlogerie, Bijouterie, Joaillerie et Orfèvrerie via l’intégration de deux solutions leader sur le marché, Odeis puis Bijou3 en 2006. En 2012, c’est le pôle « Restauration Collective » qui voit le jour sous la marque Datameal, ainsi que le pôle « Culture » via les marques Decalog pour les solutions dédiées aux bibliothèques, et Flora pour les solutions de gestion des collections patrimoniales. Le lien entre tous ces secteurs est simple, celui d’être au service des structures qui contribuent et valorisent le savoir-faire français sur le territoire et son rayonnement à l’international.

Le Bijoutier International : Quelles évolutions majeures avez-vous observé ces dernières années dans le domaine de la bijouterie ?
Guillaume Mamy : Le retail HBJO connaît une profonde mutation depuis plus de 20 ans, avec l’essor du e-commerce, la montée en puissance des outils digitaux, et désormais l’intelligence artificielle. La boutique physique ne suffit plus à elle seule : elle doit désormais s’intégrer à une expérience omnicanale complète. Mais cela ne s’improvise pas : il faut une plateforme robuste et connectée à tous les maillons de la chaîne.

Avec notre suite Odeis, nous proposons une plateforme métier unifiée, capable de gérer l’ensemble de l’activité du bijoutier : de la relation client (CRM, fidélisation) aux ventes (caisse, e-commerce), en passant par les achats, la gestion des fournisseurs et les stocks. Nous nous interfaçons aussi avec des outils tiers (BI, CRM, E-commerce Shopify, dématérialisation des tickets…).

Guillaume MAMY

Le Bijoutier International : Est-ce que les nouvelles technologies rendent la connaissance du client plus pertinente aujourd’hui ?
Guillaume Mamy : Il y a un double enjeu à la connaissance client. D’un côté, on n’a jamais eu autant d’informations à notre disposition via tous les points de contacts physiques et digitaux. De l’autre, la volumétrie des données peut être déroutante. Il faut ainsi pouvoir hiérarchiser et organiser toutes ces informations. Avec notre suite Odeis, nous proposons une plateforme métier unifiée, capable de gérer l’ensemble de l’activité du bijoutier : de la relation client (CRM, fidélisation) aux ventes (caisse, e-commerce), en passant par les achats, la gestion des fournisseurs et les stocks. Nous nous interfaçons aussi avec des outils tiers (BI, CRM, E-commerce Shopify, dématérialisation des tickets…). En parallèle, nous avons développé YPRO, une plateforme collaborative dédiée à l’écosystème HBJO : elle facilite les échanges de données, l’automatisation du suivi des stocks, l’accès à des catalogues produits enrichis (fiches techniques, visuels HD) et à des référentiels partagés. L’objectif est clair : simplifier la vie du bijoutier, tout en décuplant ses capacités d’analyse et en l’inscrivant dans une chaîne de valeur pleinement connectée.

Le Bijoutier International : Où en est-on de la digitalisation du point de vente aujourd’hui ?
Qu’est-ce qui fonctionne le mieux ?
Guillaume Mamy : L’évolution est rapide et les cycles technologiques se raccourcissent. Les boutiques doivent offrir une expérience fluide et engageante. L’expérience client est ainsi devenue un enjeu majeur pour la plupart des acteurs. Il faut pouvoir séduire le client très rapidement et l’informer en temps réel des disponibilités produits, pouvoir lui faire essayer en 3D un article qui ne serait pas disponible physiquement ou encore lui faciliter son passage en caisse avec la dématérialisation de la carte de fidélité, voire de son ticket de caisse.

À ce jour, 4 000 points de vente, des indépendants aux grandes enseignes, sont équipés de nos solutions partout en France.

Guillaume MAMY

Le Bijoutier International : Quelle est l’équation gagnante pour un détaillant qui a, à la fois une boutique physique et un site marchand ?
Guillaume Mamy : Une omnicanalité performante. Il faut que ces deux espaces de ventes communiquent de manière fluide. Il faut que les informations soient fiables et instantanées sur la partie produit mais aussi sur le client. Odeis est une solution clé en main qui permet une gestion optimale d’un point de vente. À ce jour, 4 000 points de vente, des indépendants aux grandes enseignes, sont équipés de nos solutions partout en France.

Le Bijoutier International : Comment vos solutions progressent-elles ?
Guillaume Mamy : Depuis 30 ans, je dirais que c’est un peu notre combat quotidien. Comment continuer à innover ? Quelles sont les solutions qui doivent évoluer ? C’est toujours une remise en question. Rien n’est jamais acquis. Ce qui est certain, c’est que nos solutions évoluent en fonction des besoins clients, des tendances technologiques et des règlementations en vigueur. Par ailleurs, grâce à notre plateforme, nous pouvons aussi aller chercher d’autres savoir-faire dans le cadre de partenariats. Cela nous permet d’agir vite et de proposer des fonctionnalités encore plus innovantes et à la pointe de la technologie. Dernièrement, nous en avons conclus trois principaux : Expertify avec une solution E-commerce clé-en-main sur Shopify, Billiv avec ses solutions de dématérialisation des tickets de caisse et fidélisation clients, et SolPay avec sa solution de détaxe.

Le Bijoutier International : Comment est composée votre équipe de développement ?
Guillaume Mamy : Notre enjeu est de continuer à innover tout en limitant la complexité de l’écosystème Odeis. Cela passe évidemment par des partenariats technologiques, une collaboration avec des experts de l’IA, et un investissement fort dans notre R&D. Nous avons ainsi des équipes propres à Odeis qui élaborent et font évoluer nos solutions en collaboration avec nos experts métiers. Nous avons également des équipes dédiées au niveau Groupe qui travaillent sur les innovations dites de rupture (Cloud, IA générative, Blockchain, etc.) et la cybersécurité. Au niveau du Groupe Yoni cela représente une équipe R&D de plus de 50 personnes.

Le Bijoutier International : Quels sont les nouveaux produits que vous avez récemment développés ? À quels enjeux répondent-ils ?
Guillaume Mamy : Nous venons de développer une nouvelle solution retail sur des technologies cloud : Odeis store, une solution HBJO 100 % web. Cette solution, entièrement pensée et conçue en étroite collaboration avec nos clients, rassemble toute l’expertise Odeis ainsi que les besoins terrains, et ce pour répondre aux enjeux de digitalisation de l’ensemble de l’écosystème HBJO. Avec cette nouvelle solution, nous sommes convaincus de pouvoir accompagner les bijoutiers de toute taille dans une nouvelle ère technologique, alliant performance et simplicité d’usage.

Par Le Bijoutier International Magazine – n° 890