En prenant la présidence de France Horlogerie, l’entrepreneur compte bien pérenniser les actions enclenchées depuis quelques années. Explications.
Par Dan DIACONU

« Si dans trois ans, nous sommes encore plus présents dans le monde, l’idée me plaît »
– Pierre BURGUN
Le Bijoutier International : Pouvez-vous nous rappeler votre parcours ?
Pierre Burgun : J’ai rejoint en 1992 l’entreprise familiale Pierre Lannier, puis pris sa direction en 2004. Fin 2024, avec ma fille Laura, nous avons lancé une toute nouvelle collection 1977, qui est aujourd’hui devenue une marque.
Le Bijoutier International : Pourquoi avez-vous pris la présidence de France Horlogerie ?
Pierre Burgun : Je suis dans le collectif depuis mes débuts professionnels, au niveau France Horlogerie en tant que vice-président depuis six ans, mais également au sein de Francéclat (NDLR : Comité professionnel de développement économique au service, entre autres, des secteurs de l’horlogerie, de la bijouterie). France Horlogerie est divisée en trois collèges. Un est lié à ce que l’on appelle les « gros volume ». Il concerne les horloges, les logiciels, etc. Le deuxième représente les activités liées à la production des composants. Le dernier concentre son activité sur les montres. L’organisation interne veut que tous les trois ans, la présidence passe d’un pôle à l’autre. C’était donc mon tour de prendre les rênes de l’organisation.
Le Bijoutier International : Quelle est votre mission pour ce mandat ? Quels sont vos objectifs ?
Pierre Burgun : France Horlogerie est l’organisation représentative de l’horlogerie française. Aujourd’hui, le secteur représente un plus de 3 000 emplois et connaît une croissance significative de 2 à 3 % par an. De nombreux chantiers sont déjà en cours en lien avec la stratégie de réindustrialisation du secteur. En 2022, le gouvernement a inscrit la montre dans le programme de réindustrialisations des cinq objets du quotidien avec le lin, le vélo, la chaussure et le jouet. Par ailleurs, un appel à projets pour développer les savoir-faire français a été lancé dans le cadre de France 2030. Ce plan d’investissement de 54 milliards d’euros a pour objectif d’aider à rattraper le retard industriel français. Tous les talents qui partent à l’étranger doivent rester sur le territoire. Dans ce cadre, France Horlogerie a déjà créé un espace collaboratif (ECI) pour soutenir les entreprises. Une remise de dossier le 15 octobre, avec une décision finale en mars, va permettre de savoir si nous obtenons un soutien à notre projet par France 2030. En parallèle, nous avons aussi créé des grappes d’entreprises afin d’essayer de faire travailler ensemble les différents acteurs. Les idées lancées il y a trois ans se concrétisent.
Le Bijoutier International : Concrètement, quels sont les enjeux ?
Pierre Burgun : Le but est de permettre la réimplantation de la fabrication de cadran, plus tard celle de boîtier. Nous avons vu que c’était possible avec de nouveaux calibres fabriqués en France. Une des grosses particularités de l’horlogerie française, c’est sa diversité. Ainsi, nous assistons à un réel dynamisme du secteur en France, porté par des marques anciennes bien présentes et des plus jeunes, très créatives. Nous essayons de les soutenir dans leur développement.
Il y a 10 ans, il n’y avait que trois ou quatre marques françaises sur les grands salons internationaux. Cette année, à Munich, elles étaient huit, dix à Hong Kong ! Si, dans trois ans, nous sommes encore plus présents dans le monde, l’idée me plaît. L’horlogerie française a toujours travaillé ensemble, notamment sur l’export. L’effort doit perdurer afin de parler d’une seule voix. On doit se soutenir les uns, les autres.
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