CHAQUE PIERRE EST UNE NOUVELLE ENQUÊTE

Directeur du Laboratoire Français de Gemmologie depuis 2018, Aurélien Delaunay dirige une équipe d’une douzaine de personnes, tous experts dans leur domaine. Avec plus de 8 000 rapports et près de 4 millions d’analyses par an, le LFG est un acteur majeur du secteur HBJO.

Le Bijoutier International : Quelles sont les grandes orientations qui ont été entreprises ces dernières années pour le laboratoire ?
Aurélien Delaunay : Nous continuons en premier lieu à fournir à nos clients un service de qualité qui se traduit par des analyses scientifiques poussées. Depuis quatre ans, nous sommes accrédités pour nos compétences techniques en laboratoire. Cette accréditation délivrée par le Cofrac, seul organisme de référence en France, est un gage supplémentaire de sécurité par rapport à d’autres laboratoires. Si bien que, nous sommes pour l’instant les seuls à l’avoir obtenue. Nous avons par ailleurs développé de nouveaux rapports dits « Elite » spécifiques aux pierres et bijoux d’exception. En outre, nous avons revu la charte graphique de tous nos rapports d’analyse.

Le Bijoutier International : Quelles compétences sont requises pour établir des rapports sur les gemmes et les pierres précieuses ?
Aurélien Delaunay : Pour travailler dans un laboratoire, il faut être titulaire d’un diplôme universitaire de gemmologie. Deux universités en France dispensent ce cursus : Nantes et Lyon. Il faut également être aguerri aux techniques en laboratoire. Au sein du LFG, cela nous arrive néanmoins d’avoir des profils uniquement diplômés d’école de gemmologie traditionnelle comme la nôtre que nous pouvons former aux techniques de laboratoires. Certains sont même envoyés à l’université pour qu’ils puissent monter en compétences.

Le Bijoutier International : Est-ce que vous êtes tenus de respecter une charte spécifique dans votre travail d’analyse ?
Aurélien Delaunay : Il n’existe pas de norme internationale qui spécifie toutes les techniques utilisées dans un laboratoire d’analyse gemmologique. Néanmoins, le Laboratoire Français de Gemmologie s’engage à appliquer les méthodes internes qu’il a développées et qui sont accréditées par un organisme indépendant : le Cofrac. Nous continuons notre engagement dans les démarches qualité comme la certification ISO 9001 et l’accréditation ISO 17025. Et surtout, nous nous engageons dans la transparence des méthodes mises en œuvre. Depuis 2023 et la mise en place d’un nouvel ERP et d’un nouveau LIMS (système de gestion de l’information dans un laboratoire), la traçabilité et le contrôle des échantillons fait l’objet de processus très rigoureux. Nous avons mis en place plusieurs points de contrôle sur chaque analyse avec l’intervention de plusieurs gemmologues rendant toutes les analyses encore plus sûres.

Le Bijoutier International : Ces rapports, qui peut les demander et comment sont-ils délivrés et dans quels délais ?
Aurélien Delaunay : Il faut savoir que nous avons une demande continue de rapports sur l’année, que ce soit de la part de particuliers ou de clients professionnels. Il nous arrive d’avoir à traiter de gros lots qui nécessitent en moyenne une semaine d’analyse. Mais en général, nous avons la capacité de répondre sous 48 h, voire 72 h. Notre laboratoire est ouvert à tous.
Nous travaillons avec des négociants, des acteurs du marché secondaire et particulièrement les maisons de ventes aux enchères, qui ne représentent pas moins de 25 % de notre chiffre d’affaires, et …

Retrouvez la suite de l’Entretien avec Aurélien DELAUNAY en cliquant ICI / page 16

Le Bijoutier International Magazine – N° 888 / Mars 2025