Avec plus de 130 ateliers de joaillerie équipés de la solution NEO-FUGU®, l’entreprise clermontoise Neo-Logix est aujourd’hui la référence n°1 des ERP destinés aux métiers d’art. Rencontre avec Thomas Lamy, son fondateur.

Le Bijoutier International : Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?
Thomas Lamy : J’ai une formation d’ingénieur informatique appliquée au domaine de la chimie et de l’analyse des risques. À la fin de mes études, j’avais pour ambition de créer mon entreprise et de proposer des logiciels métier. J’ai fait la connaissance, complètement par hasard, d’un responsable d’atelier à Lyon qui avait besoin de structurer son atelier mais ne se retrouvait pas dans les ERP proposés par les grands acteurs informatiques. Il m’a alors donné ma chance. C’est comme ça que l’aventure a débuté.
« Une rencontre à nouveau décisive avec Louis Laurent et un plan de sauvegarde fait que l’activité redémarre et notamment avec des sous-traitants de la place Vendôme. Le bouche à oreille a fait la suite, et en 2018, je signais un contrat avec une grande maison parisienne pour équiper leurs ateliers. »
- Thomas LAMY
Le Bijoutier International : Quelles sont les circonstances qui ont motivé votre idée de solutions pour l’industrie de la joaillerie ?
Thomas Lamy : Après cette rencontre décisive, j’ai commencé à travailler avec trois ateliers à Lyon et notamment Oteline. Ensemble, nous avons essayé d’établir une liste de besoins afin de constituer un canevas, une architecture commune. En 2008, j’ai fait mon premier salon, Print’or, où j’ai eu beaucoup de demandes. Malheureusement, la crise est passée par là, et tous les projets sont tombés à l’eau.
En 2011, je suis au bord du dépôt de bilan. Une rencontre à nouveau décisive avec Louis Laurent et un plan de sauvegarde fait que l’activité redémarre et notamment avec des sous-traitants de la place Vendôme. Le bouche à oreille a fait la suite, et en 2018, je signais un contrat avec une grande maison parisienne pour équiper leurs ateliers.
Le Bijoutier International : Comment votre entreprise est-elle organisée pour développer ces ERP ?
Thomas Lamy : Au départ, lorsque je travaillais sur Lyon, nous étions une toute petite équipe et faisions les allers-retours à Paris. Aujourd’hui, l’entreprise est installée à Clermont-Ferrand, pour sa qualité de vie, et emploie une cinquantaine de personnes. Nous avons deux pôles métier : un pôle création qui développe les logiciels sur-mesure et un pôle intégration qui assure un service d’accompagnement en continu auprès de nos clients avec une hotline dédiée où nos experts peuvent répondre instantanément aux problématiques que peuvent rencontrer les usagers.
Nous avons également deux succursales à Genève et à Montréal.
Le Bijoutier International : Vous venez de vous implanter au Canada justement, est-ce à dire que le savoir-faire français en termes de développement de solutions informatiques a le vent en poupe ?
Thomas Lamy : Je ne sais pas si ce savoir-faire spécifique a le vent en poupe mais notre expertise est très appréciée de nos clients. Et donc, le font savoir autour d’eux. Nous sommes vraiment sur un marché de niche mais complètement adapté à notre business model. Ce qui pourrait nous différencier, c’est que nous avons deux approches : une approche globale pour les TPE et PME, et une autre, plus modulable pour les grands groupes.
Le Bijoutier International : Comment s’est déployé NEO-FUGU® ?
Thomas Lamy : Les grandes maisons de joaillerie sont venues vers nous car elles savaient que nous équipions déjà leurs sous-traitants avec une solution globale sous l’appellation NEO-FUGU®. Ayant déjà un ERP pour la plupart d’entre elles, leur demande était plus orientée vers un outil complémentaire, d’où la création de modules adaptés à des besoins précis et spécifiques.
Le Bijoutier International : Qu’est-ce qui le démarque des autres outils de gestion intégrée ?
Thomas Lamy : NEO-FUGU® s’adresse à tous les acteurs de la filière : de l’affineur à l’atelier intégré en passant par le diamantaire, avec pour fil rouge, la traçabilité des métaux. Chaque objet fabriqué fait l’objet d’un arbre généalogique où chaque étape de la chaîne de valeur est renseignée, voire analysée.

Le Bijoutier International : Quelles solutions propose-t-il aux acteurs du secteur HBJO ?
Thomas Lamy : Au-delà de sa vision générique de l’activité, cet ERP est accompagné ou pas, selon les besoins du client, de modules complémentaires. Avec NEO-FUGU® Network, par exemple, on va pouvoir fluidifier les échanges entre les donneurs d’ordres et les exécutants via un outil collaboratif où chaque étape de fabrication est planifiée jusqu’à la date de livraison du produit. Avec NEO-FUGU® follow-up, on va un peu plus loin dans l’état d’avancement d’un projet.
Le Bijoutier International : Comment cela se traduit-il sur un cas concret ?
Thomas Lamy : Si on prend des projets en joaillerie ou haute joaillerie, on est sur du temps long. Il y a des grandes étapes qui vont de 6 mois à 12 mois, voire parfois 18 mois, et qu’il faut prendre en compte. Ce sont des projets qui fonctionnent par étape et qui nécessitent qu’ils soient documentés, réajustés en permanence. Nos plateformes permettent d’aller très loin dans le suivi et le pilotage de la performance, tout en offrant aux utilisateurs une interface simple et ergonomique avec des outils légers tels que la tablette numérique.
Le Bijoutier International : Comment est enrichi NEO-FUGU® ?
Thomas Lamy : Pour développer un outil comme NEO-FUGU®, il faut avoir du temps et les équipes adéquates. Aujourd’hui, c’est une vingtaine de personnes qui oeuvrent à son développement et aux mises à jour. On continue encore aujourd’hui à défricher le secteur HBJO car il faut sans cesse se poser des questions sur l’avenir du métier.
Nous avons d’ailleurs lancé une thèse avec l’appui de France 2030 pour analyser l’intégration de l’intelligence artificielle dans les métiers de la bijouterie. C’est aussi une manière d’imaginer l’atelier de demain. Et pour ça, nous avons également participé à la création du MBA spécialisé « Management en bijouterie-joaillerie » proposé par la Haute École de joaillerie de Paris. Les étudiants et professionnels qui suivent ce cursus sont formés à l’utilisation de nos logiciels.
Le Bijoutier International : Comment un acteur, surtout un artisan d’une petite structure, peut-il s’équiper d’un ERP tel que celui proposé par votre société ?
Thomas Lamy : Nos équipes sont avant tout expertes dans la conduite du changement car, c’est souvent un bouleversement pour les petits ateliers, — nous équipons les ateliers à partir de 2 personnes minimum, il faut donc les rassurer. Souvent, ils n’ont pas la capacité de nous fournir un cahier des charges et ne sont pas équipés d’un service informatique. Nous effectuons alors un travail presque chirurgical en apportant le matériel informatique nécessaire et surtout un accompagnement sur-mesure avec un abonnement au logiciel et une hotline. Des formations sont également proposées puisque nous sommes certifiés Qualiopi. Très vite, ils gagnent alors en autonomie et surtout en performance.
Siège social France :
9, rue Claude Burdin, 63100 Clermont-Ferrand – France – au : +33 (0) 4 44 05 25 55

Propos recueillis par Caroline Coiffet pour Le Bijoutier International Magazine – N°, 893














