Le 31 janvier dernier, le Rectorat de Paris et le Comité Colbert ont signé une nouvelle convention avec pour ambition de sensibiliser les élèves aux métiers du luxe. La première initiative fut de mettre en lumière les métiers de la joaillerie à l’occasion de l’exposition Van Cleef & Arpels au musée des Arts Décoratifs. Une journée d’information qui a réuni une vingtaine de classes de troisième et
Une situation paradoxale
Malgré le prestige et la bonne santé économique du luxe français, les grandes maisons peinent à recruter des jeunes. « Le luxe souffre parce qu’il a du mal à trouver des jeunes notamment dans certains secteurs comme le cuir et la maroquinerie, l’hôtellerie et la restauration, l’horlogerie et la joaillerie », a expliqué Elisabeth Ponsolle des Portes, déléguée générale du Comité Colbert.
En France, 131 000 personnes travaillent directement ou indirectement dans l’industrie du luxe. A Paris, les métiers d’art concentrent 4500 entreprises. Alors, comment valoriser ces métiers de la main ? Comment assurer la transmission et éveiller des vocations ?
Sensibiliser la jeune génération
Le comité Colbert, qui regroupe 75 maisons françaises et 12 métiers, s’attache depuis quelques années à sensibiliser les jeunes en âge de formuler des choix professionnels. A travers des ateliers, des visites de grandes maisons et des rencontres avec des artisans, cette nouvelle convention a pour objectif d’attirer la jeune génération vers les métiers du luxe. Un monde inconnu pour la plupart des élèves qui auront ainsi la possibilité de découvrir la diversité et la richesse de ces métiers.
Une stratégie payante selon Elisabeth Ponsolle des Portes, qui constate que « les élèves sont très réceptifs et comprennent que réaliser, c’est se réaliser. Comme ils craignent d’être maltraités par le monde de l’entreprise, ils apprécient que nos maisons soient loin des logiques de rentabilité à court terme. »
Des élèves découvrent l'exposition Van Cleef & Arpels
Des formations de haute qualité
Comme le souligne le recteur de l’académie de Paris, François Weil, « la renommée internationale des métiers du luxe français s’est toujours appuyée sur des formations de haute qualité ». L’objectif de l’alliance entre le comité Colbert et le Rectorat de Paris est également de valoriser la filière professionnelle. L’académie de Paris compte en effet de nombreuses formations accessibles dès le CAP. Les formations aux métiers du luxe connaissent, en moyenne, un taux d’insertion supérieur à 80%. En 2012, la maison Hermès a ainsi recruté 400 personnes.
Un parcours-découverte
Accompagnés d’un médiateur des Arts Décoratifs et d’un artisan de Van Cleef & Arpels, les collégiens ont découvert tout l’univers de la joaillerie : métiers, formations, réalisations, évolution technique… A l’image de Régis, artisan joaillier, expliquant l’art du sertissage à un public très attentif, cette journée d’information a permis aux plus jeunes de toucher du doigt ces métiers ancestraux. Pour clôturer ce parcours-découverte, les collégiens ont eu l’occasion de rencontrer des élèves de l’école Boulle et leur professeur Stéphane. Un « amoureux des pierres » qui souhaite partager sa passion avec les plus jeunes. Une opportunité unique pour les élèves de s’informer sur les formations en joaillerie.
