« Le fashion faux pas n’existe pas » lit-on sur la page facebook de La Bohème Paris. Quand nos bijoux reflètent une émotion, un parcours, une vie, pas d’erreur possible.
FEMME COURAGE
Kalina Aucordier a baigné dans la création. Inscrite aux cours préparatoires puis dans une école de stylisme, à Moscou, elle abandonnera ces cursus très vite. La créatrice a toujours privilégié sa famille à sa carrière. « Aujourd’hui il est temps » se dit-elle, un jour de juillet 2012 : La Bohême Paris était née. « J’aime tout ce qui est manuel. J’ai longtemps tricoté des pulls et fabriqué des jouets à mes enfants » raconte Kalina.
D’origine slave, elle a vécue à travers les frontières et les époques. La créatrice a connu le communisme lorsque les Bulgares n’avaient pas le droit d’acheter des jeans, seuls les touristes y étaient autorisés. Elle n’avait pas non plus les moyens de s’offrir les vêtements des boutiques de créateurs quand elle vivait à Budapest. Armée de magazines, d’imagination et d’huile de coude, elle confectionnait ses tenues et accessoires. « Je déteste l’uniformité. Créer mes vêtements, mes bijoux, me permettait d’être moi-même« .
UNE AVENTURE FAMILIALE
« Bohème » est à entendre comme le mode de vie gipsy. Kalina a vécu en Hongrie, en Russie, en Albanie et en Bulgarie. En 2002, elle s’installe à Paris, avec le sentiment d’être enfin chez elle. « Ma mère m’a tout donné quand j’étais petite, maintenant que j’ai réalisé mes rêves je considère qu’il est normal de participer à ce qu’elle poursuive enfin les siens » déclare sa fille, et directrice de communication, Kristina Gudim. Celle-ci est d’ailleurs à l’origine du nom de la marque, trouvé comme une évidence, mais aussi du logo, dans la même journée. Un lien très fort uni les deux femmes. « Ma fille c’est mon bras droit » insiste Kalina Aucordier.
AU RYTHME DES SAISONS
Pas d’agenda concernant le rythme des créations. « Si le printemps arrive fin mars ce n’est pas par hasard » s’exclame Kalina, « pour les salons ce n’est pas pareil, il y a d’autres exigences » modère-t-elle.
Rêveuse, ses inspirations sont poétiques et naturelles. Elle n’oublie pas ses racines slaves avec l’utilisation du cuir, du bronze ou des pierres naturelles. Chaque pièce est faite à la main. Véritable machine à fabriquer des bijoux, la créatrice est capable de produire neufs collections, en série limitée, en un mois pour lancer sa marque. « J’aime l’artisanal mais j’aime également les belles finitions » déclare-t-elle; « je ne prétends pas savoir aussi bien graver, souder ou fabriquer les moulures que ceux dont c’est le métier, je préfère confier cette partie à des experts tout en gardant ma liberté dans la création« . La créatrice souhaite inscrire, à terme, la marque dans le Made in France.