Coulisses de l'Union de la Bijouterie Horlogerie : entretien avec Christine Boquet
Façon série télévisée, la possible fusion entre le syndicat Saint Eloi et la Fédération nationale HBJO animait les esprits depuis longtemps. Le projet, d’envergure, a enfin trouvé une issue, et la nouvelle Union de la bijouterie horlogerie devrait voir le jour dans quelques semaines. Par François Pomès Christine Boquet, présidente du syndicat Saint Eloi, et […]

Façon série télévisée, la possible fusion entre le syndicat Saint Eloi et la Fédération nationale HBJO animait les esprits depuis longtemps. Le projet, d’envergure, a enfin trouvé une issue, et la nouvelle Union de la bijouterie horlogerie devrait voir le jour dans quelques semaines.

Par François Pomès

Christine Boquet, présidente du syndicat Saint Eloi, et Guy Subra, président de la Fédération nationale HBJO peuvent enfin souffler. Le 1er avril prochain, après plusieurs tentatives avortées et des années de doutes, les deux organisations représentatives des détaillants bijoutiers et horlogers de France ne deviendront qu’une, lors d’une union de syndicats, dont les prochaines élections interviendront réellement dans 18 mois. Plus unis, les magasins devraient aussi ressortir plus forts de cette fusion, qui promet de faire entendre leur voix jusqu’à Bruxelles, avec la mise en place d’une politique de lobbying forte. Elle s’accompagnera également d’une nouvelle réorganisation administrative, d’un budget doublé, d’un pôle communication modifié, et d’un réseau régionalisé -qui faisait la force de la Fédération, mais le défaut de Saint Eloi. Inconvénient : les six mille magasins de France n’auront plus le choix entre deux instances représentatives. Alors, quels effets concrets faut-il attendre de cette nouvelle organisation dont le nom, l’Union de la bijouterie horlogerie, devrait être prochainement validé ? Explications avec Christine Boquet, la présidente déléguée de l’union syndicale récemment créée.

Christine Boquet, présidente déléguée de l'Union de la Bijouterie horlogerie

Christine Boquet, présidente déléguée de l'Union de la Bijouterie horlogerie

Pourquoi cette union syndicale a-t-elle pris tant de temps ?

Le projet a existé il y a quelques années avant d’être abandonné, puis repris il y a deux ans. Je crois que les interlocuteurs n’étaient pas prêts, les attentes, et fonctionnements des administrateurs et des adhérents étaient différents. N’oublions pas que l’origine de Saint Éloi est le Commerce associé, fédérant des entreprises indépendantes auxquelles le groupement apporte une assistance commerciale,  des succursalistes, et des joailliers avec une action très axée sur le lobbying, alors que la Fédération   visait plus une certaine assistance aux adhérents. Un groupe de travail, avec des hommes de part et d’autre de bonne volonté, a permis de débloquer la situation.

« Pour que le lobbying soit plus fort, à Paris et à Bruxelles, donc à l’échelle européenne, nous devons être nombreux au sein de cette union syndicale. »

 

Le passage de deux organisations professionnelles à une seule s’est-il fait sans douleur ?

Guy Subra et Christine Boquet

Guy Subra et Christine Boquet

Vous pensez que l’union s’est faite dans la douleur ? Non, pas spécialement. Disons qu’il y a des incompréhensions qui ont grippé la machine quelques mois, puis nous avons repris les discussions. Nous sommes arrivés à un bon compromis, grâce à un Comité de pilotage, et un facilitateur neutre. Globalement, je pense que les bases sont solides et que cette union répond à une attente de nos adhérents respectifs. Ces derniers ont été régulièrement informés de nos travaux, et lors de l’appel de cotisations pour 2013, aucun n’a annulé son adhésion. Je sais que c’est identique du côté de la Fédération.

Quel sera le nom de la future union syndicale ?

Après un concours réalisé auprès de nos adhérents, nous devrions valider l’Union de la bijouterie horlogerie, même si le nom « Fédération Saint Éloi » a été proposé de nombreuses fois. Nous voulions un renouveau, plus explicite.

Quels seront les atouts de l’association de ces deux organes, pour le détaillant ?

Les forces de chacun, associées à une forte représentation régionale, donneront une voix puissante à l’union, dans laquelle devraient se reconnaître ceux qui étaient, auparavant, insatisfaits de la présence de deux organisations professionnelles. Le monde devient très complexe et les entreprises qui le composent ne peuvent pas rester seules, quelle que soit leur taille, même si elles appartiennent à un groupement –qui n’a pas ce rôle politique de défense de la profession. Tous les jours, des projets de loi sont publiés, et il faut qu’un  organisme veille, et fasse acte de lobbying pour défendre les idées et problématiques de notre profession. Pour que le lobbying soit plus fort, à Paris et à Bruxelles, donc à l’échelle européenne, nous devons être nombreux au sein de cette union syndicale.

Combien comptez-vous d’adhérents, et quel est votre potentiel de croissance ?

Nos structures sont très différentes : nous comptons environ 250 adhérents pour 2 000 points de vente, alors que la Fédération compte 650 adhérents pour 1 200 points de vente. Nous avons dénombré 4 200 entreprises ayant au moins un salarié, pour 6 000 points de vente, hors grande distribution. En prospection, nous pourrions donc doubler de volume !

« Après avoir été la présidente déléguée de cette union, je m’orienterai vers d’autres activités. »

 

Les adhérents Saint Éloi vont-ils intégrer le réseau régionalisé de la Fédération ?

Cela est complexe, car l’union syndicale regroupe un collège de succursalistes, un collège du commerce associé, et un collège des indépendants. Ces derniers ont plus vocation à intégrer ce réseau régional, mais nous souhaitons qu’il soit ouvert à tous et devienne un lieu d’informations des décisions du conseil d’administration, et de remontées des besoins. Les sociétaires de groupements ont déjà des réunions régionales, et les succursalistes ont un fonctionnement centralisé pour que le plus d’adhérents participent à la vie régionale.

Que deviennent les deux pôles de communication et en particulier la Lettre Saint Eloi et HBJO info ?

Il n’y aura pas d’économie de personnel lors de l’union, et tous les salariés en poste resteront, soit huit personnes au total. Les deux magazines actuellement édités vont coexister en 2013 avec des articles réalisés progressivement de manière commune. En 2014, ils laisseront place à une lettre ou un magazine, en fonction de la décision prise par le Conseil d’administration, et à un site Internet commun. Anaïs Guiraud, qui réalise la lettre Saint Éloi, se recentrera sur des activités plus juridiques, cohérentes avec sa formation, et Pascale Gillet-Bertel devrait être en charge de ce nouveau projet.

Siège de l'Union syndicale à Paris

Siège de l'Union syndicale à Paris

Le déménagement de l’union syndicale se fera dans les locaux actuels de Saint Éloi. Que deviendront les bureaux de la Fédération ?

Ils ne seront pas vendus, car nous avons besoin d’espace pour assurer l’activité formation, que nous comptons développer. Ils restent la propriété de la Fédération.

Que deviendrez-vous, après cette transition de 18 mois ?

Après avoir été la présidente déléguée de cette union, je m’orienterai vers d’autres activités. J’ai envie de faire autre chose car j’ai consacré beaucoup de temps à la vie syndicale.

 

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