Un nouveau lieu pour L’École des Arts Joailliers à Paris
> Cet automne, L’École des Arts Joailliers ouvre grand les portes du monde du bijou à Paris ! Poussée par l’enthousiasme du public, L’École des Arts Joailliers prend de l’ampleur. Elle s’installe à partir du 6 octobre 2023 dans un hôtel particulier du XVIIIe siècle, inscrit aux Monuments historiques, sur les Grands Boulevards à Paris. Elle […]

> Cet automne, L’École des Arts Joailliers ouvre grand les portes du monde du bijou à Paris !

Poussée par l’enthousiasme du public, L’École des Arts Joailliers prend de l’ampleur. Elle s’installe à partir du 6 octobre 2023 dans un hôtel particulier du XVIIIe siècle, inscrit aux Monuments historiques, sur les Grands Boulevards à Paris. Elle y propose, entre autres, un grand espace d’exposition, une librairie et une bibliothèque uniques en leur genre, entièrement dédiées au bijou. Fondée il y a plus de dix ans, avec le soutien de Van Cleef & Arpels, L’École a pour objectif de diffuser la culture joaillière, non seulement en France, mais à travers le monde. Au-delà de ses deux sites parisiens, elle est présente dans diverses villes, dont New York et Tokyo, où elle organise des « sessions nomades » de quelques semaines, alors qu’à Hong-Kong, bientôt Shanghai et Dubaï, elle dispose de campus permanents. Autour du bijou, de son histoire, du savoir-faire joaillier, de la gemmologie, L’École propose des cours, des conférences, des ateliers pour enfants, des publications. Ses expositions temporaires organisées en collaboration avec divers musées et collectionneurs privés, sont destinées à être vues par le plus grand nombre, spécialistes comme non-initiés. Aussi, rappelons-le, ces manifestations sont gratuites et leur livret visiteur est offert.

Nicolas BOS, président et CEO de Van Cleef & Arpels

Deux questions à Nicolas Bos, président et CEO de Van Cleef & Arpels

L’entrée aux expositions ?
Gratuite bien-sûr

« Notre but est de donner au public le plus large possible accès à l’univers de la joaillerie. Notre monde ne doit impressionner, ni rebuter, personne. »

Pourquoi avoir choisi l’hôtel de Mercy-Argenteau ?

« Sa façade est si discrète qu’il crée un effet de surprise. En franchissant la porte cochère, qui s’attend à trouver un décor aussi beau ? L’adresse, boulevard Montmartre, est moins intimidante que la place Vendôme. Par ailleurs, le quartier, s’il est populaire, est associé à la culture et l’art, avec ses passages couverts, ses théâtres, l’Hôtel Drouot, le Musée Grévin… J’aime la combinaison des deux. Ce coin de Paris est aussi lié à la joaillerie. Fabricants et marchands de pierres ne sont pas loin. »

L’HÔTEL DE MERCYARGENTEAU

Longue façade en pierre de taille alignée sur la rue, affichant une sobriété néoclassique, l’hôtel de Mercy-Argenteau au 16 bis, boulevard Montmartre, Paris 9, est l’une des plus anciennes demeures privées construites sur les Grands boulevards et l’une des rares à avoir été conservée. À ce titre, elle est inscrite à l’inventaire des immeubles remarquables de la Ville de Paris. Édifié en 1778 par un jeune architecte en vogue, Firmin Perlin, l’hôtel particulier ne doit pas son nom à son propriétaire, Jean-Joseph de Laborde, banquier et spéculateur de génie, mais au premier occupant, qui en obtint l’usufruit : le comte Florimond-Claude de Mercy-Argenteau. Un personnage influent.
Ambassadeur de Marie-Thérèse d’Autriche, celui-ci arrange le mariage du futur Louis XVI et Marie-Antoinette. De fait, le diplomate devient le confident et conseiller de la jeune souveraine. En vain, il tente de freiner son train de vie dispendieux et son goût pour le luxe. C’est au comte de Mercy-Argenteau que la reine confie son coffre empli de joyaux avant la fuite à Varennes. La cassette fut sauvée ! L’histoire de ce bâtiment cousine déjà avec le bijou, délicieux clin d’œil… Des fastes de l’Ancien régime, subsistent le salon d’apparat, rythmé de portiques corinthiens et agrémenté de boiseries dorées sur fond blanc et la salle à manger, inscrits aux Monuments historiques. La prestigieuse bâtisse va subir d’inévitables transformations architecturales après la Révolution.

Les Grands boulevards sont devenus à la mode, les Parisiens s’y promènent, attirés par les théâtres, les cafés et les passages couverts. Un marchand sellier carrossier, Nicolas Duchesne, rachète l’hôtel de Mercy-Argenteau aux héritiers de Laborde à des fins d’investissement. Afin d’augmenter la surface locative, la famille Duchesne ajoute un niveau et deux étages de combles. Le merveilleux jardin, jouxtant la demeure, et sa terrasse surélevée, sont biffés et font place à un deuxième immeuble de rapport.
Une politique foncière s’empare de l’arrondissement. Toutefois, il faut le signaler, des artistes de talent ont habité certains des appartements.
Ainsi, le compositeur français, François-Adrien Boieldieu, créée entre ces murs l’un de ses succès, La Dame blanche, donné à l’Opéra-comique. L’Italien Rossini écrit en ces lieux Le Voyage à Reims en 1825, à l’occasion du sacre de Charles X. Au Second Empire, l’immeuble appartient à une compagnie d’assurances. Qu’advient-il, alors, des somptueuses pièces de réception ? Elles sont louées à divers cercles de jeux. Les élégants membres des clubs pratiquent le whist, les dominos, ils y lisent la presse ou dînent. Un salon est réservé aux échecs. Dans un autre, on dispute des parties de billard. Or, voilà que le directeur du Grand Cercle est un ancien négociant qui travailla avec le continent sud-américain. Il veut accueillir en grande pompe l’Union latine franco-américaine de Paris.
En 1891, il confie l’aménagement d’une salle des fêtes à Henri Fernoux, l’architecte « aux 300 constructions ». Son décor est si flamboyant qu’on l’attribue à Charles Garnier, bâtisseur de l’Opéra. Là, dans ces volumes grandioses, sous les blasons de l’Équateur, de l’Uruguay, de la Bolivie, du Honduras, L’École des Arts Joailliers déploiera ses expositions. Pour la première fois au cours de son destin, l’hôtel Mercy-Argenteau s’ouvre à tous.

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