L’ENTRETIEN : PIERRE BURGUN / PIERRE LANNIER
« 1977 VA AINSI DEVENIR UNE COLLECTION EN 2024 ET ÉGALEMENT UNE MARQUE ! » Depuis 1977, Pierre Lannier conçoit et assemble principalement des montres à Ernolsheim-lès-Saverne en Alsace. Pierre Burgun, le dirigeant de l’entreprise, détaille en exclusivité les futures évolutions de la marque. Entretien. Par Dan DIACONU Le Bijoutier International : Pourquoi Pierre Lannier […]
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« 1977 VA AINSI DEVENIR UNE COLLECTION EN 2024 ET ÉGALEMENT UNE MARQUE ! »

Depuis 1977, Pierre Lannier conçoit et assemble principalement des montres à Ernolsheim-lès-Saverne en Alsace. Pierre Burgun, le dirigeant de l’entreprise, détaille en exclusivité les futures évolutions de la marque. Entretien.

Par Dan DIACONU

Pierre BURGUN – Président de la maison horlogère française PIERRE LANNIER

Le Bijoutier International : Pourquoi Pierre Lannier ?
Pierre Burgun :
Mon père, lors des débuts de l’entreprise dans les années 1970 voulait un nom qui sonne créateur et français. Durant cette époque, le mode était plutôt de donner un nom court à une société. J’ai intégré Pierre Lannier en 1992 après mes études et avoir passé trois années dans une maroquinerie à Francfort en Allemagne. J’ai pris ensuite la direction en 2004 et mes parents sont restés travailler à mes côtés jusqu’en 2015.

LBI : Pouvez-vous nous donner une photographie de la marque en 2023 ?
Pierre Burgun :
Aujourd’hui, Pierre Lannier produit entre 350 000 et 400 000 montres par an. L’entreprise
emploie 80 personnes en France et 30 à Madagascar. La marque dispose de 1 500 points de vente. En France, une montre sur trois à moins de 500 € est une
Pierre Lannier. L’entreprise est devenue au fil du temps plus masculine, cependant nous voulons conserver dans l’avenir notre inclination historique pour les pièces féminines. Notre catalogue se compose en outre de 250 références. Nous en avions 600 il y a quelques années. Nous avons évolué dans notre manière de travailler. Nos détaillants désirent des nouveautés, mais pas toujours le client final qui ne connaît pas l’ensemble de notre offre. Nous présentons 80 nouveautés par an et procédons également à quelques collaborations à l’instar de celle opérée avec le service de musique en ligne Deezer à la rentrée. Une montre achetée donne la possibilité de profiter de trois mois d’abonnement à ce service. Aussi, nous développons une stratégie différente selon les pays, tout en mettant en avant l’art de vie à la française.

LBI : Pourquoi s’être implanté à Madagascar ?
Pierre BURGUN :
Nous avons eu en 2000 une opportunité de nous y installer. À cette époque, l’intégralité de nos montres était assemblée en France, avec encore une majorité de composants fabriqués en France. Nous avions un plan d’agrandissement de l’usine, mais l’arrivée des 35 heures a changé la donne. Nos montres, prix public, étaient alors vendues autour de 70 – 80 €. Les 35 heures ont sensiblement fait augmenter le coût de la production. Nous n’aurions pas pu continuer à proposer ces mêmes tarifs. Pour faire face, nous avons ouvert un atelier à Tananarive dans une zone franche. Nous avons pu ainsi continuer à maîtriser intégralement notre production, sans recourir à une sous-traitance en Chine, comme d’autres. Au début des années 2010, 15 % des montres étaient alors assemblées en Alsace. On constate maintenant un revirement de la situation. Livrer en Chine impose un Made in France. La demande en montres dotées d’un mouvement à remontage automatique ne cesse de croître. Aujourd’hui, notre prix moyen avoisine désormais les 150 – 160 €.

LBI : Quels sont justement les axes de développement de Pierre Lannier ?
Pierre BURGUN :
Notre objectif est de développer nos ventes à l’export afin de rattraper les pertes liées à la période COVID. Notre chiffre d’affaires s’établit à 16 millions d’euros. Il est stable par rapport à l’année dernière, mais demeure inférieur à celui de 2019 post COVID.
En France, nous poursuivons notre progression. La production ne s’est pas arrêtée, ce qui nous a permis d’être réactif dès la reprise et de pouvoir répondre à la demande de l’ensemble de nos clients. Nous avons beaucoup perdu à l’export durant le COVID, avec des pertes allant jusqu’à -70 % pour certaines destinations. Aujourd’hui, le développement de l’entreprise passe par la croissance des ventes à l’étranger. Avant la pandémie, l’export représentait 25 % du chiffre d’affaires de l’entreprise.
Il ne pèse plus que 15 %. La marge de progression est réelle. Nous étions présents auparavant dans 60 pays contre 40 cette année.
Nous nous concentrons sur certaines régions du globe. Des pays d’Asie (Chine, Japon), d’Europe de l’Est, sont porteurs. Au Moyen-Orient, l’Arabie saoudite et en Égypte, les ventes progressent. Nous focalisons nos actions de développement sur des niches régionales.

LBI : À propos de niche, y aura-t-il une suite à la montre 1977 ? Pierre Lannier va-t-elle monter en gamme ?
Pierre BURGUN :
La 1977 est une montre 100 % française. Cette série limitée intègre un mouvement Initial Pequignet. Il y a 30 ans, nous proposions déjà des références assemblées en France. Le succès rencontré par cette édition limitée pour les 45 ans de l’entreprise nous a donné envie d’aller plus loin.
Ainsi, 1977 va ainsi devenir une collection en 2024 et également une marque !
Nous sommes très attentifs à son développement. Le projet est encore en cours d’évolution pour des modèles estampillés « Origine France garantie », avec des mouvements performants, sur une base Soprod, assemblés dans la manufacture France Ebauches. Avec cette marque, nous allons aussi développer un nouveau réseau de distribution, car les tarifs des montres vont avoisiner les 2 000 €, des prix bien différents de ceux proposer par
Pierre Lannier. La clientèle ne sera donc pas la même.
Aussi, notre objectif est de produire 2 000 pièces par an. À titre de comparaison, Pierre Lannier en produit presque autant… par jour !

LBI : Outre les futurs modèles 1977, où en est la production des montres Pierre Lannier en France ?
Pierre BURGUN :
Les composants proviennent de Chine toutefois produire plus en France est déjà d’actualité. Nous sommes passés de 25 % à 65 % de notre production. Même si le quartz est toujours majoritaire dans nos ventes, 40 % d’entre elles concernent des montres animées par des mouvements à remontage automatique contre 10 % il y a seulement six ans. Quel que soit le modèle, il est impératif que la montre plaise et qu’elle dispose d’une réelle esthétique attrayante. Nos références seront ainsi très colorées cet hiver.

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