Un peu plus d’un an après son lancement, l’Atelier du Tantale a su s’imposer au sein de la profession. Innovant, audacieux, le Tantale est devenu une alternative aux métaux précieux traditionnels. Frédéric Manin, fondateur de l’Atelier du Tantale nous explique les raisons de l’engouement qui l’accompagne.

Par Caroline COIFFET

Le Bijoutier International : Quel bilan dressez-vous après le lancement de l’Atelier du Tantale en septembre 2022 ?
Frédéric Manin : Le bilan est très positif. Je dirais même qu’il dépasse mes espérances. Ce qui n’était au départ qu’une activité complémentaire, s’est transformé en un travail à temps plein. Mes objectifs d’implantation ont été atteints. J’ai également beaucoup de retours terrain pour créer d’autres produits autres que des alliances et des retours que je n’avais pas forcément anticipés, notamment l’accueil de certaines alliances, qui mixent le tantale et les métaux précieux, ainsi que le tantale et les diamants pour un public féminin. Enfin, une de nos créations en tantale et diamants noirs a été retenue par Francéclat à l’occasion de l’exposition « Secrets de Bijoux » en novembre 2023. C’est un peu une consécration dans la mesure où la profession reconnait dès lors le Tantale comme un matériau légitime.

Le Bijoutier International : Qu’est-ce qui fait que le Tantale est apprécié auprès de vos clients ?
Frédéric Manin : C’est très clairement une nouvelle alternative aux métaux traditionnels. Le Tantale offre quelque chose de nouveau en termes de couleur, un gris-basalte légèrement bleuté et de finition. C’est aussi un métal malléable qui reste tout de même un métal précieux car relativement rare avec des caractéristiques extrêmes : sa densité est supérieure à celle de l’or 750 ; il est insensible aux acides et à la corrosion avec un point de fusion à plus de 3000°C. En bijouterie, le Tantale se prête parfaitement à la mise à taille, la gravure (laser ou pointe diamant) et le sertissage (diamants et autres pierres, en serti grains, clos et rail).

Le Bijoutier International : Parlez-nous un peu de son implantation auprès des détaillants ?
Frédéric Manin : Lorsque j’ai lancé l’Atelier du Tantale, j’avais comme objectif d’être référencé auprès d’une cinquantaine de détaillants. C’est aujourd’hui chose faite. Mon prochain objectif est d’atteindre les 100 points de vente en travaillant plutôt le sud du territoire qui reste à développer et les villes de plus de 30 000 habitants. Je suis également référencé auprès de groupements tels que les Joailliers-Orfèvres et j’aimerais à terme approcher les grands magasins. Aujourd’hui, un détaillant qui veut présenter l’Atelier du Tantale doit s’engager sur une dizaine de produits minimum. Nous lui fournissons alors un environnement de marque. Il bénéficie aussi de nos campagnes de communication (salons, partenariats internet et réseaux sociaux) qui sont de véritables points de contact et génèrent du trafic en boutique.

Le Bijoutier International : Comment se distinguent vos collections ?
Frédéric Manin : La collection Pure est la collection socle de l’Atelier du Tantale. Elle est consacrée aux alliances classiques, nos bests qui se déclinent en deux profils (bombé et plat) et quatre finitions (brossée, sablée, satinée et polie). La collection Surface se distingue par ses effets de surface justement : poli, brossé, martelé… Enfin, Fusion est la petite dernière, elle mélange le Tantale aux métaux précieux. Ce qui est bien avec ces 3 collections, c’est qu’elles se complètent mais se mélangent également entre elles pour créer des pièces inédites, personnalisées, voire sur mesure. On peut décliner à l’infini les combinaisons. Notre seule limite, c’est le process. Nous ne faisons pas de fonte à cire perdue, uniquement de l’usinage.

Le Bijoutier International : Comment s’organise la création et le design de vos collections ?
Frédéric Manin : En règle générale, je m’occupe des créations qui restent simples en termes de design. Sinon, je collabore avec une étudiante qui vient de terminer une formation en bijouterie et qui possède également un diplôme de design. Cela permet de palier à toutes les contraintes techniques.

Le Bijoutier International : Quelles sont vos projets pour le second semestre 2024 ?
Frédéric Manin : Je travaille actuellement sur la collection 2025 avec des nouveautés. Il s’agit de bracelets pour homme. L’Atelier du Tantale s’était tout d’abord positionné sur l’alliance, mais très vite le marché a été demandeur d’un produit pour homme. Le bracelet s’est alors imposé tout naturellement. Aujourd’hui, je peux affirmer que le Tantale n’est plus considéré comme une niche mais belle et bien comme un marché. C’est d’ailleurs dans cette optique, que je participe au salon Fashion Paris place Vendôme en mars, et à la «journée des Gentlemen » au Polo club du domaine de Chantilly en juillet durant le prestigieux Rallye d’Aumale pour présenter et installer l’Atelier du Tantale comme une marque à part entière.

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